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  • Île de Paques - Rapa Nui

Découverte de l'île par les européens :

L'île Rapa Nui, de son nom originel, fut découverte le 21 août 1721 par le Hollandais Jacob Roggeveen, qui était à l'époque parti en mission pour découvrir et explorer une île évoquée alors mystérieusement par Edward Davis.

Le 5 avril 1722 Jacob Roggeveen aperçut l'île pensant que c'était la terre australe contrebalançant les terres du nord, imaginée par Edward Davis. C'était un dimanche, jour de Pâques et fut baptisée par les européens Paassch Eylan.
Puis deux espagnols redécouvrirent l'île le 15 novembre 1770 et James Cook arriva le 14 février 1774. Plus tard, La Pérouse sous les ordre du roi Louis XVI rejoignit l'île le 9 avril 1786 sur ses 2 navires l'Astrolabe et la Boussole. Tous selon leurs récits s'étonnèrent de la filouterie et chapardise des Pascuans.

Enfin, l'île a été annexée par le Chili en 1888.
 

Civilisation :
Il existe 2 théories qui n'ont pas encore été prouvées sur l'origine et l'histoire de la civilisation pascuane.

1ère théorie :

Les polynésiens (plus précisément les "australésiens", peuples venus de la région Sud-est asiatique) sont arrivés sur 3 barques de 30m accueillant chacune 400 personnes plus vivres et animaux vers l'an 1000 alors qu'il n'y avait pas encore de vie sur l'île. Des traces d'anciens vestiges datés entre 410 et 1270 ne permettent pas de d'assurer précisément l'époque du débarquement de cette première population.

Hélas, en 1864, l'île ne compte plus que 600 habitants, beaucoup d'entre eux ont été enlevés et utilisés comme esclave pour aller exploiter le guano au Pérou, probablement vers les îles Ballestas (où nous avons fait une excursion d'ailleurs). Le peu d'entre eux ayant pu revenir sur l'île étaient porteurs de maladies et ont contaminé les Pascuans restés sur l'île, augmentant encore l'ampleur de ce ravage.
En même temps des religieux européens, représentés par le frère Eugène Eyraud, n'ont pas raté l'occasion de convertir de gré ou de force les habitants au christianisme, pour atteindre leur but en 1868 où à partir de ce moment là tous les insulaires étaient devenus chrétiens.

2è théorie :

Des preuves archéologiques et botaniques tendent à démontrer que les premiers habitants de l’île étaient d’origine sud-américaine. Par la suite, les ancêtres des Polynésiens seraint venus en pirogue des îles Marquises, auraient massacré les habitants et fait de l’île leur patrie. De nombreux archéologues pensent qu’au temps de l’invasion les moais étaient érigés sur toute l’île et que beaucoup furent détruits par les Polynésiens au cours d’une période de violences sur l’île de Pâques.
 

Géographie :
L'île compte 3 volcans principaux qui lui donnent une forme triangulaire : Poike 370m ; Rano Kao 400m ; Te Revaka 506m. Sa superficie est de 167 km² pour un pourtour d'environ 60 km. La vie a réellement commencé sur l'île il y a 240.000 ans suite à l'explosion du dernier des 3 volcans.
Les températures maximales vont de 9°C a 31°C mais la moyenne est très souvent de 20°C.
Les pluies y sont relativement abondantes (1235mm / an) et les volcans ont toujours formé des réservoirs d'eau douce inépuisables.
 

Faune et flore :

Les eaux de l'océan Pacifique entourant l'île sont peu riches en plancton (c'est ce qui contribue à sa bonne visibilité) ce qui engendre peu de vie sous-marine avec quelques coraux et quelques sortes de poissons dont certaines sont endémiques.

Sur terre, faune et flore sont aussi assez peu variées et de moins à moins abondantes à cause de l'homme depuis qu'il y habite mais surtout de certaines sécheresses exceptionnelles.

Récemment grâce un parc naturel a été créé pour préserver une partie de cette île encore assez sauvage. C'est d'ailleurs une première au Chili et Michel Garcia (français passionné de plongée arrivé sur l'île dans les années 70 et dont le frère Henri travaillait comme plongeur à bord de la Calypso) peut être fier d'en avoir été le principal instigateur !

 

Les sculptures :
Les fameux "moai" sont des mégalithes sculptés dans la pierre d'un seul tenant. Taillées dans le tuf, roche volcanique tendre, les moais représentent des êtres humains aux oreilles et au nez allongés. La roche était extraite du cratère du volcan Rano-Raraku. La plupart des statues portaient une sorte de couronne de pierre rouge en forme de chapeau ou de chignon, appelé "pukao" ; la plus grosse couronne pesait environ 27 tonnes. Ces moais possédaient notamment des yeux dont le fond blanc provenait de squelettes de corail et la pupille de pierres volcaniques rouges ou de l'obsidienne noire.
Les sculpteurs de moai, appelés "tahonga", en ont sculptés près de d'un millier durant 1000 an environ. Au début, il étaient petits et avec l'expérience ils en ont fait de plus en plus gros, selon l'importance sociale de leur possesseur. Ces moais, destinés à une famille, étaient positionnés sur un promontoire, appelé "ahu", basé sur le territoire de leur propriétaire. A priori, le but de ces moais était d'attirer les faveurs de leurs multiples dieux et les ahu servaient à recouvrir des sépultures issues de cérémonies d'inhumation.

On peut constater sur les pentes du volcan servant de carrière aux moais, qu'il en reste plusieurs dizaines laissés en chantier dont un le plus grand de 21m. Ceci prouve que cet art a été stoppé brusquement pour on ne sait quelle raison précisément ...

Nous n'avons pas réussi à savoir comment étaient transportés les moais de dizaines de tonnes depuis le volcan jusqu'à leur lieu de destination éloigné de plusieurs kilomètres ...

Enfin, d'autres sculptures sur bois ont été trouvés dans des sépultures ainsi que des peintures rupestres dans certaines grottes ou sous terrains naturels.

 

Cérémonies :

L'ancien village d'Orongo, sur la pente d'un volcan plongeant dans le bleu de l'océan et face aux motus, servait de site cérémonial et notamment pour celui de l'homme oiseau. Ce dernier devait de sa propre volonté nager jusqu'aux motus et en ramener un oeuf d'oiseau sans le casser. Cela réussi il était consacré comme demi-dieu, on lui rasait sourcils et cheveux et devait rester un an cloîtré sans se laver et attendre que le prêtre lui donne à manger !

 

27°S ; 109° O - 4200km de la Polynésie ; 3600km de Santiago

 

 

 

  • Liens

 

Informations extraites du livre "Bois sculptés de l'île de Paques", par Catherine et Michel Orlliac (Éditions Parenthèses / Éditions Louise Leiris ; ISBN 2-86364-505-6).

En octobre - décembre 2000, une mission archéologique menée par le ministère Français des affaires étrangères a été réalisée par ces mêmes auteurs. Le compte-rendu s'appelle "Composition et évolution de la Flore de l'île de Pâques du 14è au 19è s." (CNRS UMR 70441 ARSCAN, Maison René Ginouves, 21 allée de l'Université, F-92023 NANTERRE CEDEX).

 

Une foule d'autres informations sont bien sûr disponibles dans la très riche et sympathique bibliothèque de l'île de Pâques ...

 


Copyright © 2005 Sandrine Estrade et Emmanuel Viguié [contact@mondanimal.com] .
Dernière mise à jour: novembre 06, 2005.